Et le bordel continue Agacé par l’attitude des dirigeants lensois et amiénois, Alain Gest, président d’Amiens Métropole, hausse le ton.Pourquoi aucune convention n’a encore été signée entre le RC Lens et l’Amiens SC ?Il y a une dizaine de jours, Lens s’est intéressé à Amiens pour jouer à la Licorne. En ce qui nous concerne, la Métropole, on a trouvé ça intéressant en termes d’images et de notoriété pour la ville. On a organisé une réunion rapidement entre les dirigeants et les deux clubs. On est assez vite tombés d’accord, notamment au niveau financier. Je souhaitais qu’il y ait une location de stade et je n’en faisais pas une histoire d’argent. Je voulais surtout que cela ne nous coûte rien. Tout ce qui sera à la charge des dirigeants lensois, à savoir la location du stade, l’électricité et la pelouse, s’il faut la refaire, est acté. On a voulu aussi quelques places pour faire plaisir à des jeunes footballeurs amiénois. La venue de Lens valorise la ville. On va en parler positivement.
En mettant toutefois des garde-fous par rapport à l’Amiens SC...Bien évidemment, la venue de Lens ne doit pas se faire au détriment de l’Amiens SC. Club pour lequel Amiens Métropole fera encore des efforts pour lui permettre de remonter en Ligue 2. Ce sera la dernière fois. On a donc dit aux dirigeants lensois, dont le président Gervais Martel que j’ai eu au téléphone, que la mise à disposition du stade pouvait se faire, à condition de prendre en considération un certain nombre de conséquences que leur venue allait entraîner au niveau du club amiénois.
Manifestement, ça coince entre les deux clubs...L’affaire n’est toujours pas réglée. Avec la Métropole et le club lensois, c’est réglé. Une proposition écrite a été faite par la Métropole et je l’ai corrigée sur un certain nombre de points. Ceux-ci n’ont pas été discutés par M. Xavier Thuilot, directeur général adjoint de Lens. En revanche, ce qui me pose problème, ce sont les deux clubs. Lens n’a peut-être pas bien pris conscience que le stade n’est pas inoccupé. Il est occupé et il y a nécessité de trouver un bon accord. Du côté amiénois, il faut des prétentions financières raisonnables, tout en prenant en compte bien sûr les conséquences, les dédommagements divers et variés. Je sais qu’il y a des raisons d’être prudent car on a appris, par exemple, que la régie publicitaire de Lens avait commencé à démarcher les sponsors d’Amiens. Ce n’est pas concevable et je souhaite que cela soit très clairement indiqué dans la convention qu’on signera à trois avec Lens et l’ASC. Si cette clause n’est pas respectée, il y aura une amende, sinon ce sera l’arrêt immédiat de l’utilisation du stade la Licorne. Ensuite, d’autres points doivent être pris en compte, sans doute, mais à un prix raisonnable. Ce samedi matin, il y a une réunion au sommet entre les deux clubs et mon directeur de cabinet.
Qu’en attendez-vous ?De deux choses l’une. Ou on arrive à un accord, non pas de façade, mais un réel accord où l’on sent que les deux clubs sont prêts à se comprendre mutuellement et il y aura donc 16 matchs à Amiens. Ensuite, on verra avec la LFP et la FFF en ce qui concerne le problème des cinq matches qui se télescopent le même week-end. Je veux des choses concrètes et écrites à ce sujet. Il faut un accord non seulement financier mais un accord où les deux clubs montrent leur envie de cohabiter.
Et si les deux clubs ne trouvent pas d’accord ?Je pense qu’il ne faut pas d’accord du tout plutôt qu’un mauvais accord. Je prendrai mes responsabilités. Si cela n’aboutit pas, Lens ne jouera pas sa saison à Amiens. Le propriétaire du stade, c’est Amiens Métropole ! Les deux clubs doivent se comprendre en ayant une discussion précise sur les conditions à remplir, tout en se respectant l’un et l’autre car je n’ai pas le sentiment que c’est le cas actuellement. Ou ils se respectent et cela fera un vrai bon accord que j’accepterai. Ou ce n’est pas le cas et je prendrai mes responsabilités car je ne veux pas, en cours d’année, m’entendre dire que ça ne marche pas d’un côté comme de l’autre. J’ai dit à Bernard Joannin, qui est un ami, de faire attention de ne pas mettre la barre trop haut sinon je serai amené à prendre la décision de ne pas accepter la venue de Lens. Sachant que les dirigeants amiénois se mettront alors une sacrée pression sur leur propre saison. Les choses doivent être claires et personne ne doit se considérer en terrain conquis. Terrain qui n’appartient qu’à Amiens Métropole.
Les dirigeants amiénois ne sont pas raisonnables ?Ils en sont à un niveau qui n’est pas raisonnable. Je leur ai dit. Si cela se terminait par un refus de ma part, Lens serait en difficulté. Je ne veux pas que cela se passe dans des conditions qui seront ingérables au cours de la saison. Certains dirigeants amiénois peuvent apprendre en étant aux côtés d’un club professionnel de Ligue 1. Cela peut être très intéressant si cela est mené dans un bon état d’esprit. Aujourd’hui, ces conditions ne sont pas réunies et je suis obligé d’attendre la réunion de ce samedi pour prendre une décision. Lens doit aussi comprendre la position de l‘ASC. Il faut que chacun soit raisonnable. Il est temps de siffler la fin de la récréation et j’espère que ce ne sera pas la fin du match.