Jean-Guy Wallemme, pour vous l’aventure continue puisque Gervais Martel vous a confirmé dans vos fonctions…
Avec le président, nous nous sommes bien vus ce lundi mais pas à ce propos. En tout cas, ce n’est pas le résultat de dimanche qui m’a confirmé. Mais comme je l’ai déjà dit, je pense avoir le soutien de mes joueurs. Maintenant, j’attends d’eux qu’ils le montrent sur le terrain. La parole, c’est bien mais je préfère les actes ! Après, je sais pertinemment que devenir entraîneur de foot, c’est accepté d’être le fusible numéro un.
Après la défaite face à Toulouse, vous sembliez tout de même moins enthousiaste que ces dernières semaines ?
C’est vrai que j’ai toujours eu cette pointe d’optimisme dans mes propos que ce soit face à mes joueurs, la presse ou les supporters. Face à Lyon, il y avait eu du mieux. Contre Monaco, ce n’était pas extraordinaire et l’on ne peut pas se contenter de cela, mais globalement ça tenait la route. En revanche, face à Toulouse, je ne m’attendais pas à ce que l’on laisse tomber de la sorte. Nos réactions d’orgueil ont été trop rares ! Je suis donc déçu et en colère. L’an dernier, nous avons tout fait pour revenir en Ligue 1. C’était un impératif. Mais les joueurs doivent comprendre que la mission n’est pas terminée. Pour sauver le club, il faut obtenir le maintien cette saison. Nous ne sommes qu’à mi-parcours et réussir est vital !
"Peut-être qu'il y a des faux-culs"
Vous semblez remonté ?
Oui. Mais je n’oublie pas non plus que je suis entraîneur et non joueur. Je ne suis pas sur le terrain pour aller mettre les buts. Alors après les beaux discours, à eux de passer à l’acte désormais. On va voir ceux qui ont des couilles ! Plusieurs autres équipes sont dans la même situation que nous. Il faut se battre pour les doubler. Mais à la fin de saison, il n’y aura pas de surprise, ce sont les plus faibles qui descendront !
Pensez-vous toujours avoir le soutien de toute votre équipe après cette défaite face à Toulouse ?
Je ne dis pas que j’ai le doute mais dans mon entourage, beaucoup de personnes se posent des questions à ce propos. J’ai mon propre feeling. Après s’ils ne me font plus confiance, qu’ils me le disent clairement. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas de prendre ma défense mais de le montrer. Après, peut-être qu’il y a des faux-culs ? Mais je ne suis pas non plus utopiste, je sais que je ne peux pas plaire à tout le monde dans le groupe. Aussi, je souhaite que tous, au moins, respectent le collectif. Qu’on m’aime ou pas, je m’en fous ! En tout cas, je les ai prévenus.
Vous les estimez responsables ?
Nous sommes tous dans le même bateau ! Mais à un moment donné, le discours ne suffit plus. On ne va pas inventer des mots de vocabulaire pour prolonger la conversation… Il faut passer aux actes. L’an dernier, ils ont été touchés dans leur orgueil de se retrouver en Ligue 2 et ils ont fait le boulot. Que cette saison, ils en fassent de même et arrêtent de prendre les critiques à titre individuel. Une équipe, c’est un collectif ! Ils doivent être mis face à leurs responsabilités. La clé est donc de retrouver des objectifs individuels qui soient en adéquation avec le maintien en Ligue 1 du club. En Ligue 2, tous étaient des anonymes. Qu’ils se disent que s’ils y retournent, il en sera de même. Là, ils savent qu’ils seront payé jusqu’en juin et s’installent peut-être dans un certain confort. Mais je leur ai dit qu'il n'y aurait pas de passe-droit. Il n'y en a d'ailleurs jamais eu. Mais ceux qui ne se bougent pas ne joueront pas samedi !
"Il n'y a plus de place pour la médiocrité"
Sont-ils bloqués par le scénario d’il y a deux ans ?
Peut-être sont-ils effectivement inhibés ? Peut-être ont-ils peur de mal faire ? Mais dans ce cas, qu’ils sentent qu’ils sont attaqués et que leur carrière est en danger. Quand on a connu une descente, je pense que l’on ait envie de vivre une nouvelle fois un tel scénario. On ne doit pas commettre deux fois les mêmes erreurs. Certes, voilà deux ans il y avait plus de talent au RC Lens avec les Coulibaly, Hilton, Monterrubio… Mais aujourd’hui, les qualités de l’équipe sont cachées par la peur.
Attend-on trop de cette équipe ?
Je n’en sais rien. Mais à Lens, il y a la passion avec 35 000 personnes dans le stade et les structures d’un grand club. Certes, on a vécu et l’on vit des moments difficiles mais il faut que tout le monde se batte pour ne pas descendre. Or, on ne peut pas être satisfait de notre rendement actuel. Il faut que chacun soit encore plus exigeant avec lui-même. Il faut faire 10 à 15% de plus chacun. Nous devons nous défendre pour forcer le verrou. Malheureusement, on a du mal à répéter en match ce que l’on voit à l’entraînement. Nous devons faire plus car l’équipe est trop fragile. Il faut privilégier le collectif.
Cette équipe n’était-elle pas assez complice ?
Je ne sais pas si c’est une bande de potes mais pour que cela fonctionne, tous doivent avoir un objectif qui se rapproche de celui du club. Après, il n’y a plus de cadeaux à faire. Il n’y plus de place pour la médiocrité. Il faut que les joueurs donnent tout. Comme le public, j’attends cela d’eux ! Ce lundi, le président Gervais Martel a rencontré les salariés du club au cours d’une réunion. Si nous descendons, leur vie peut changer. Je me sens responsable vis-à-vis d’eux. Ils sont deux cents. Et derrière, il y a aussi les supporters. J’espère que les joueurs s’en rendent compte !
"Je n'ai pas envie de jeter l'éponge, de démissionner"
Les supporters justement, n’avez-vous pas peur qu’ils se retournent contre vous samedi ?
J’ai déjà prévenus tout le monde. Samedi sur le terrain, il faudra onze courageux ! Parce que si cela ne fonctionne pas au bout de quinze minutes, ça peut partir en vrille. Mais s’ils sont affectés par des sifflets, ils peuvent changer de métier. Et tout de suite ! L’affluence de Bollaërt doit être une force pour nous. Je préfère être là que jouer à Monaco ! Et si je suis resté alors que j’avais d’autres propositions, c’est aussi pour cette passion autour du club. On sait ce que réclame ce public. Alors, proposons un minimum de contenu ! Aujourd’hui, heureusement qu’un jeune comme Samba Sow tient un minimum la baraque. Mais ce n’est pas normal que ce soit un gamin de vingt ans qui mène la danse.
La semaine dernière avant Toulouse, vous n’étiez pas résigné. Mais pendant le match, avez-vous songé à démissionner ?
Je n’ai pas envie de jeter l’éponge. Je me pose aussi la question de savoir si quelqu’un ferait mieux. Dans l’histoire, le plus important, ce n’est pas moi mais le club. Mais les joueurs doivent aussi se demander si cela irait mieux avec un autre coach. Or ces dernières années, Guy Roux n’était pas un peintre, puis Jean-Pierre Papin est arrivé, puis Daniel Leclercq. Cela n’a pas empêché le club de descendre. Je ne pense pas que ce soit une question de compétence. J’essaie de faire mon métier avec passion, respect et honnêteté. On ne peut pas me retirer cela. Maintenant, il me faut des mecs qui ont des couilles !
Propos recueillis par Sylvain Créïs
c'est dit ont attends les actes sur le terrain allez lens
Avec le président, nous nous sommes bien vus ce lundi mais pas à ce propos. En tout cas, ce n’est pas le résultat de dimanche qui m’a confirmé. Mais comme je l’ai déjà dit, je pense avoir le soutien de mes joueurs. Maintenant, j’attends d’eux qu’ils le montrent sur le terrain. La parole, c’est bien mais je préfère les actes ! Après, je sais pertinemment que devenir entraîneur de foot, c’est accepté d’être le fusible numéro un.
Après la défaite face à Toulouse, vous sembliez tout de même moins enthousiaste que ces dernières semaines ?
C’est vrai que j’ai toujours eu cette pointe d’optimisme dans mes propos que ce soit face à mes joueurs, la presse ou les supporters. Face à Lyon, il y avait eu du mieux. Contre Monaco, ce n’était pas extraordinaire et l’on ne peut pas se contenter de cela, mais globalement ça tenait la route. En revanche, face à Toulouse, je ne m’attendais pas à ce que l’on laisse tomber de la sorte. Nos réactions d’orgueil ont été trop rares ! Je suis donc déçu et en colère. L’an dernier, nous avons tout fait pour revenir en Ligue 1. C’était un impératif. Mais les joueurs doivent comprendre que la mission n’est pas terminée. Pour sauver le club, il faut obtenir le maintien cette saison. Nous ne sommes qu’à mi-parcours et réussir est vital !
"Peut-être qu'il y a des faux-culs"
Vous semblez remonté ?
Oui. Mais je n’oublie pas non plus que je suis entraîneur et non joueur. Je ne suis pas sur le terrain pour aller mettre les buts. Alors après les beaux discours, à eux de passer à l’acte désormais. On va voir ceux qui ont des couilles ! Plusieurs autres équipes sont dans la même situation que nous. Il faut se battre pour les doubler. Mais à la fin de saison, il n’y aura pas de surprise, ce sont les plus faibles qui descendront !
Pensez-vous toujours avoir le soutien de toute votre équipe après cette défaite face à Toulouse ?
Je ne dis pas que j’ai le doute mais dans mon entourage, beaucoup de personnes se posent des questions à ce propos. J’ai mon propre feeling. Après s’ils ne me font plus confiance, qu’ils me le disent clairement. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas de prendre ma défense mais de le montrer. Après, peut-être qu’il y a des faux-culs ? Mais je ne suis pas non plus utopiste, je sais que je ne peux pas plaire à tout le monde dans le groupe. Aussi, je souhaite que tous, au moins, respectent le collectif. Qu’on m’aime ou pas, je m’en fous ! En tout cas, je les ai prévenus.
Vous les estimez responsables ?
Nous sommes tous dans le même bateau ! Mais à un moment donné, le discours ne suffit plus. On ne va pas inventer des mots de vocabulaire pour prolonger la conversation… Il faut passer aux actes. L’an dernier, ils ont été touchés dans leur orgueil de se retrouver en Ligue 2 et ils ont fait le boulot. Que cette saison, ils en fassent de même et arrêtent de prendre les critiques à titre individuel. Une équipe, c’est un collectif ! Ils doivent être mis face à leurs responsabilités. La clé est donc de retrouver des objectifs individuels qui soient en adéquation avec le maintien en Ligue 1 du club. En Ligue 2, tous étaient des anonymes. Qu’ils se disent que s’ils y retournent, il en sera de même. Là, ils savent qu’ils seront payé jusqu’en juin et s’installent peut-être dans un certain confort. Mais je leur ai dit qu'il n'y aurait pas de passe-droit. Il n'y en a d'ailleurs jamais eu. Mais ceux qui ne se bougent pas ne joueront pas samedi !
"Il n'y a plus de place pour la médiocrité"
Sont-ils bloqués par le scénario d’il y a deux ans ?
Peut-être sont-ils effectivement inhibés ? Peut-être ont-ils peur de mal faire ? Mais dans ce cas, qu’ils sentent qu’ils sont attaqués et que leur carrière est en danger. Quand on a connu une descente, je pense que l’on ait envie de vivre une nouvelle fois un tel scénario. On ne doit pas commettre deux fois les mêmes erreurs. Certes, voilà deux ans il y avait plus de talent au RC Lens avec les Coulibaly, Hilton, Monterrubio… Mais aujourd’hui, les qualités de l’équipe sont cachées par la peur.
Attend-on trop de cette équipe ?
Je n’en sais rien. Mais à Lens, il y a la passion avec 35 000 personnes dans le stade et les structures d’un grand club. Certes, on a vécu et l’on vit des moments difficiles mais il faut que tout le monde se batte pour ne pas descendre. Or, on ne peut pas être satisfait de notre rendement actuel. Il faut que chacun soit encore plus exigeant avec lui-même. Il faut faire 10 à 15% de plus chacun. Nous devons nous défendre pour forcer le verrou. Malheureusement, on a du mal à répéter en match ce que l’on voit à l’entraînement. Nous devons faire plus car l’équipe est trop fragile. Il faut privilégier le collectif.
Cette équipe n’était-elle pas assez complice ?
Je ne sais pas si c’est une bande de potes mais pour que cela fonctionne, tous doivent avoir un objectif qui se rapproche de celui du club. Après, il n’y a plus de cadeaux à faire. Il n’y plus de place pour la médiocrité. Il faut que les joueurs donnent tout. Comme le public, j’attends cela d’eux ! Ce lundi, le président Gervais Martel a rencontré les salariés du club au cours d’une réunion. Si nous descendons, leur vie peut changer. Je me sens responsable vis-à-vis d’eux. Ils sont deux cents. Et derrière, il y a aussi les supporters. J’espère que les joueurs s’en rendent compte !
"Je n'ai pas envie de jeter l'éponge, de démissionner"
Les supporters justement, n’avez-vous pas peur qu’ils se retournent contre vous samedi ?
J’ai déjà prévenus tout le monde. Samedi sur le terrain, il faudra onze courageux ! Parce que si cela ne fonctionne pas au bout de quinze minutes, ça peut partir en vrille. Mais s’ils sont affectés par des sifflets, ils peuvent changer de métier. Et tout de suite ! L’affluence de Bollaërt doit être une force pour nous. Je préfère être là que jouer à Monaco ! Et si je suis resté alors que j’avais d’autres propositions, c’est aussi pour cette passion autour du club. On sait ce que réclame ce public. Alors, proposons un minimum de contenu ! Aujourd’hui, heureusement qu’un jeune comme Samba Sow tient un minimum la baraque. Mais ce n’est pas normal que ce soit un gamin de vingt ans qui mène la danse.
La semaine dernière avant Toulouse, vous n’étiez pas résigné. Mais pendant le match, avez-vous songé à démissionner ?
Je n’ai pas envie de jeter l’éponge. Je me pose aussi la question de savoir si quelqu’un ferait mieux. Dans l’histoire, le plus important, ce n’est pas moi mais le club. Mais les joueurs doivent aussi se demander si cela irait mieux avec un autre coach. Or ces dernières années, Guy Roux n’était pas un peintre, puis Jean-Pierre Papin est arrivé, puis Daniel Leclercq. Cela n’a pas empêché le club de descendre. Je ne pense pas que ce soit une question de compétence. J’essaie de faire mon métier avec passion, respect et honnêteté. On ne peut pas me retirer cela. Maintenant, il me faut des mecs qui ont des couilles !
Propos recueillis par Sylvain Créïs
c'est dit ont attends les actes sur le terrain allez lens
